Des groupes de consommateurs européens joignent leur forces pour demander l'interdiction des lootboxes. Une action collective qui vient appuyer un rapport publié par le conseil norvégien des consommateurs.
On ne sait pas si les lootboxes disparaitront un jour ou non, mais en tout cas, de plus en plus de personnes s'insurgent contre ce procédé. En Europe, des consommateurs veulent s'immiscer dans cette bataille.
Un ban des lootboxes en Europe ?
« Les lootboxes, c'est tabou, on en viendra tous à bout ». Ça pourrait le slogan de 20 groupes de consommateurs, venant de 18 pays européens différents, qui lancent une action collective afin de légiférer sur les lootboxes. Des consommateurs qui viennent de France, Grèce, d'Islande, d'Italie, d'Allemagne, de Lettonie, Bulgarie, Pologne, du Portugal, de la République Tchèque, Slovénie, Suède, de Suisse, du Danemark, d'Espagne ou encore des Pays-Bas. Pour ce dernier, c'est étonnant car comme la Belgique, l'interdiction est déjà là et Diablo Immortal a même été banni de ces territoires.
Un combat aux côtés de la Norvège
Si l'action coordonnée peut avoir plus de poids, elle arrive aussi après un rapport du conseil norvégien des consommateurs. Ce compte-rendu « How the Gaming Industry Exploits Consumers Using Loot Boxes » dénonce la manière dont les utilisateurs peuvent être exploités, avec des mécanismes perfides.
Dans le cadre de notre travail, nous avons démontré que la vente et la présentation des lootboxes impliquent souvent l'exploitation des consommateurs via des mécanismes prédateurs, en favorisant la dépendance, en ciblant des groupes de consommateurs vulnérables etc. Bien qu'il s'agisse d'une industrie majeure, le secteur des jeux vidéo a largement échappé à un contrôle règlementaire. Les modèles économiques sont techniquement complexes ou nouveaux. De nombreuses autorités considèrent les jeux vidéo comme un marché de divertissement de niche.
Finn Myrstad, directeur des services numériques du conseil norvégien des consommateurs
Pour le conseil norvégien, on est loin d'un marché dit de niche, et c'est pourquoi il exige que les choses changent drastiquement.
En raison de la taille du marché et du nombre de consommateurs concernés par cela, les autorités nationales et européennes doivent accorder la priorité aux enquêtes et interventions réglementaires. Nous demandons un certain nombre de mesures telles que l'interdiction des conceptions trompeuses, des protections supplémentaires pour les mineurs et de la transparence au niveau des transactions.
Créer le besoin, instaurer la peur du manque
Dans le rapport, le conseil norvégien aborde la façon dont les lootboxes poussent à l'achat, à commencer par les délais attribués pour acquérir des coffres, dans le but d'instaurer la peur de passer à côté d'un item crucial, et au fait que ces boîtes soient suggérées comme « indispensables » pour sortir vainqueur des parties. Le côté beaucoup trop aléatoire est évidemment mentionné dans l'étude. Mais également le problème qui existe à se procurer une monnaie virtuelle contre de l'argent réel, sans pouvoir réellement savoir ce que l'on dépense.
Deux jeux sont d'ailleurs cités pour illustrer ces propos, FIFA 22 et Raid Shadow Legends.
Ces deux jeux utilisent un large arsenal d'astuces pour pousser les consommateurs à dépenser autant de temps et d'argent que possible, en exploitant les consommateurs qui espèrent obtenir la récompense convoitée malgré une chance et une probabilité infirmes que cela arrive.
Des interdictions en Europe... mais pas en France
Vu les déclarations du conseil norvégien, en cas de réaction des pays européens, ça ressemblerait plus à un ban pour n'autoriser que les microtransactions « classiques » comme un skin Fortnite Batman à « 3 euros ». Car en effet, vider les lootboxes de leur « substance » n'aurait plus grand intérêt pour ceux qui y ont recours.
Comme dit plus haut, la Belgique et les Pays-Bas se sont déjà prononcés en faveur d'une interdiction pure et simple. Et en France, où en est-on ? Jérôme Durain, sénateur de Saône-et-Loire, avait interpellé le président de l'Autorité Nationale des Jeux en pleine polémique Star Wars Battlefront 2... en 2017. Depuis, pas un mot.
De votre côté, pensez-vous qu'il est temps de faire quelque chose pour les lootboxes ? Mieux les encadrer ou alors les supprimer totalement ? Avez-vous déjà dépensé quelques euros voire des sommes importantes pour des lootboxes ? Dites nous tout en commentaires.